Dossier :

Le bel avenir de la Nico

Les bâtiments paroissiaux de la rue du Bouquet-de-Longchamp nécessitaient des travaux très coûteux de rénovation. Les ressources financières de Saint-Pierre de Chaillot étant limitées, il fallait trouver une solution. C’est chose faite. Avec l’appui du diocèse, un bel avenir se dessine… ?

Nous vivions ces dernières années avec une épée de Damoclès sur la tête et elle se rapprochait dangereusement », confie Jean Fabre de Morlhon, président de l’Union de Chaillot (UDC), l’association paroissiale propriétaire. Il fallait en urgence mettre en conformité des locaux construits en 1926 et 1960 avec les normes actuelles de sécurité imposées aux bâtiments recevant du public. La loi de 2005 sur l’accueil des personnes handicapées imposait l’échéance du 1er janvier 2015. Ascenseurs obligatoires, élargissement réglementaire des couloirs et des portes, agrandissement des toilettes…
De fil en aiguille, les travaux devenaient vraiment imposants. Les études de rénovation alignaient d’innombrables postes de dépenses mais pas de recettes nouvelles. Des points restaient insurmontables comme l’impossibilité de réaliser une sortie de secours supplémentaire pour le foyer. Il fallait donc se confronter à une restructuration en profondeur du site.

Avec un lieu ouvert aux enfants handicapés, aux familles
qui en ont le plus besoin, aux personnes âgées dépendantes,
nous renouons avec la générosité de l’esprit fondateur du lieu.

Quel avenir ?
« Comment pérenniser nos locaux et leur vocation ? » était le leitmotiv du conseil d’administration de l’UDC.
« Comment maintenir toutes les activités pour les jeunes sachant que nous mettons les locaux gratuitement à la disposition de La Nicolaïte ? »Après l’échec de quelques tentatives, depuis 2009, l’UDC, aidée par un architecte, réfléchit à ces questions et surtout aux réponses à y apporter. L’adaptation a minima des bâtiments s’avérait une impasse : perte de superficie significative, fermeture des locaux pendant le chantier, coûts importants des travaux… La piste après démolition d’un projet immobilier en propre était périlleuse : financement très lourd à trouver, risques de surcoût de la construction et revenus futurs incertains en ces temps de crise économique…
Aujourd’hui, l’UDC voit clair et lance une vraie perspective d’avenir en s’appuyant sur un partenaire financier et immobilier. Le Père François d’Antin, qui a pris le train en marche, exprime son enthousiasme : « C’est le rapprochement avec le diocèse qui a permis de dégager un vrai projet capable de répondre à la fois aux besoins des familles et du quartier. Il est essentiel que cet avenir ambitieux puisse maintenir la vocation sociale et éducative du lieu. La prise en compte du handicap auquel la loi oblige est une chance. Chacun doit maintenant découvrir le bien – fondé de la démarche et les inconvénients temporaires qui en découleront pour les principaux acteurs. »

Ce projet va-t-il susciter des inquiétudes ?
Bien sûr, les deux structures les plus à même de s’inquiéter sont les deux occupants actuels. L’Institut supérieur de rééducation psychomotrice (ISRP) et la Nicolaïte ont été informés bien en amont (juin 2012) pour leur permettre d’anticiper. Les futurs travaux nécessiteront évidemment leur départ de la rue du Bouquet-de-Longchamp car le début du chantier est programmé pour le premier semestre 2014 et devrait durer, selon les premières estimations, vingt-quatre mois.

Et la Nicolaïte de Chaillot

Pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore, la Nicolaïte est une association dont
l’objet social est de promouvoir l’éducation, la formation physique et intellectuelle
ainsi que l’éveil spirituel de la jeunesse grâce à de multiples activités physiques,
sportives ou culturelles. Cette association est gérée par des parents du quartier
et paroissiens. Les activités se déroulent principalement dans ces locaux de la rue
du Bouquet-de-Longchamp, formidable outil matériel pour accueillir activités et
bénéficiaires, pour réunir en un même lieu, enfants, nounous, parents, animateurs,
aumônier, pour faire vivre cet idéal de l’évangélisation de la jeunesse qui avait
animé son fondateur, l’abbé Nicolas, à partir de la vie ensemble. Près de 1 500
enfants et leurs familles adhèrent à La Nicolaïte

L’ISRP doit quitter la rue du Bouquet-de-Longchamp au cours de l’année 2013. Il a d’ailleurs déjà commencé le transfert de certaines activités vers de nouveaux locaux qu’il a acquis à Boulogne-Billancourt. Pour La Nicolaïte, des propositions concrètes ont été formulées. La paroisse se mobilise et étudie toutes les solutions pour maintenir le maximum d’activités sportives et culturelles de l’association pendant la durée des travaux. Cela entraînera forcément une nouvelle organisation dans l’ensemble des locaux
paroissiaux.

L’avancement du projet

Après rédaction d’un cahier des charges, l’UDC a recherché un partenaire en lançant un appel à projet pour la construction, en complément aux locaux sportifs et culturels paroissiaux, d’une résidence qu’il gérerait. L’option retenue est celle du bail à construction qui laisse au partenaire pendant soixante ans la jouissance des locaux avant une restitution au propriétaire. Douze candidats ont souhaité postuler mais seulement cinq réponses étaient sérieuses et trois intéressantes (3F, ORPEA et SODEARIF). Après moult échanges dans un jeu ouvert de mise en concurrence, l’UDC s’apprête à en retenir une pour une période de négociation en exclusivité.
Ainsi seront créés sur les terrains, après démolition des bâtiments actuels, à la fois un EHPAD (Établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes) ainsi que des locaux susceptibles d’accueillir les jeunes du quartier, valides ou handicapés. Ces bâtiments seront aux normes handicap et HQE (haute qualité environnement).

« N’ayons pas peur devant l’ampleur des travaux, lance le Père d’Antin.
Avec un lieu ouvert aux enfants handicapés, aux familles qui en ont le plus besoin,
aux personnes âgées dépendantes, nous renouons avec la générosité de l’esprit fondateur du lieu.
La durée et l’importance des travaux vont permettre, sans aucun doute, de trouver un
bon équilibre quant à la participation et l’information de tous les acteurs concernés à savoir
la paroisse et le diocèse, le propriétaire des lieux, son principal occupant historique,
la Nicolaïte, et ses bénéficiaires, ainsi que les habitants du quartier. »

Bien entretenu le bâtiment de 1929 garde bonne prestance mais avec à gauche l’entrée du foyer où il s’avère impossible d’ajouter une issue de secours supplémentaire pour permettre d’accueillir plus d’enfants.

Le projet vu par Jean Fabre de Morlhon

Pour pouvoir répondre à la mission sociale et charitable de l’UDC sans grever les finances de la paroisse ou épuiser la générosité des paroissiens, la réflexion et l’étude de plusieurs projets ont permis de voir émerger une solution qui rend compatible les contraintes
techniques et financières avec les idéaux d’accueil et de service. En s’appuyant donc sur un partenaire immobilier, nous allons pouvoir reconstruire de beaux locaux fonctionnels et aux normes pour nos jeunes : plus de 1 500 m2 comprenant un foyer, des salles de sports (un dojo, un gymnase, un tennis), des salles d’activités, mais aussi des vestiaires, douches, parkings,... Notre partenaire construira au-dessus une maison pour personnes âgées dépendantes. Les services de la Ville de Paris nous ont confirmé le besoin d’une telle structure dans l’Ouest parisien. Il y aura plus de quatre-vingt-dix places dont 20 % seront réservées aux personnes les plus démunies, bénéficiaires de l’aide sociale. Nous percevrons un loyer pour l’utilisation de ces locaux qui nous permettront de les rénover lorsqu’ils nous seront restitués à l’échéance du bail à construction.
Et nous maintenons l’essentiel, il y aura toujours une chapelle visible et accessible par la rue montrant le lien plus que centenaire qui existe entre ces locaux et notre foi chrétienne.

Notre partenaire construira au-dessus une maison
pour personnes âgées dépendantes

Le calendrier prévisionnel des travaux

  • Les étapes suivantes sont actuellement planifiées :
    • 1er semestre 2013 : dépôt du permis de construire Jusqu’en décembre 2013 : réponse de la mairie et recours éventuels
    • 1er semestre 2014 : début de la démolition
    • 2016 : livraison des nouveaux bâtiments
    • Comme dans tout projet de construction important dans Paris, ces dates ne sont bien entendu qu’indicatives et susceptibles d’évoluer.