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Par le Père
François
d’Antin, curé de la paroisse |
J’écris ces lignes au moment de la Semaine de
prière pour l’unité des chrétiens. Ces célébrations
qui rassemblent catholiques, orthodoxes et protestants
sont amicales. Les ministres des différentes
églises, les chorales, les paroissiens s’accueillent
mutuellement avec simplicité. Nous
bénéficions des grands progrès de l’oecuménisme
des cinquante dernières années. Beaucoup
de préjugés sont tombés. Des actes de pardon
ont été posés. Toutes sortes de collaborations
sont nées. Un bon chemin a été parcouru mais
ce n’est pas fini.
L’oecuménisme est l’affaire de tous. Il ne peut
être laissé aux seuls théologiens et à leurs négociations
en vue d’obtenir des accords dogmatiques.
Ceux-ci sont utiles, certes, mais la réconciliation
se joue aussi ailleurs, dans le coeur de
chacun. Le travail d’éducation qui reste à faire
est immense. On ne cesse de dire que la réconciliation
entre chrétiens ne pourra venir que de leur
conversion. Cela signifie l’abandon de l’arrogance,
l’accueil de l’autre qui ne peut se limiter
à admettre son existence mais qui aide l’autre à
exister tel qu’il est.
Nous vivons à Chaillot quelque chose de cette
aventure en accueillant depuis cette année la
communauté orthodoxe moldave dans nos locaux
du 9, rue du Bouquet-de-Longchamp, la
chapelle Notre-Dame de Liesse. À voir le bienfait
que procure aux étrangers la possibilité de se retrouver
et de prier ensemble, cela fait chaud au
coeur. Il n’y a qu’à les observer. Cette hospitalité
est la clef de l’intégration. Au détour de la
conversation, j’apprends que plusieurs d’entre
eux ont pris part à la « manif pour tous ». Je
m’étonne qu’ils soient entrés dans ce débat franco-
français. On me répond : « Il y a le même problème
en Moldavie » !
Feuilletant la revue des religieuses de l’Assomption,
je m’aperçois qu’un jumelage existe entre
un orphelinat de Moldavie et deux établissements
de l’Assomption, orphelinat également
aidé par une paroisse d’Allemagne. Moi qui ignorais
tout de la Moldavie il y a seulement un an, je
découvre qu’un vrai travail de fourmis est en train
de s’accomplir. Le tissage des relations d’amitié
se croise de toutes parts. L’Europe ne se fera pas
sans cela. Les chrétiens, levain dans la pâte, auront
cimenté l’Europe par l’oecuménisme.
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