EDITO : Par le père François d’Antin,, curé de la paroisse de Chaillot

« Qui vous accueille, m’accueille »

Jésus envoie ses apôtres comme des messagers de paix ; comme des témoins de l’amour gratuit de Dieu. C’est ce que je dois m’efforcer d’être au milieu de vous. Le serviteur n’est pas plus grand que le maître et l’envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Il me faudra sans cesse revenir à l’intention
de celui qui m’a envoyé vers vous et corriger, adapter mes paroles et mon comportement. Le prêtre ne peut pas brandir comme une arme de pouvoir absolu le fait qu’à travers lui, c’est Jésus qui est accueilli. La phrase de Jésus : « Qui vous accueille, m’accueille » invite plutôt l’envoyé à prendre conscience de la gravité d’une mission qui le dépasse. Puisqu’au-delà de moimême, c’est Jésus qui doit être accueilli, est-ce bien le visage de Jésus que je laisse transparaitre par mon attitude ?

L’accueil doit être réciproque. Si l’accueil d’un nouveau curé demande quelques efforts d’adaptation et de miséricorde – car tout homme a ses limites –, je dois moi aussi vous accueillir comme des envoyés de Dieu. L’accueil mutuel des chrétiens est le lieu naturel de leur rencontre de Jésus ressuscité. C’est lui qui les met en présence les uns des autres, les donne les uns aux autres comme des frères, les constitue membres les uns des autres. Le corps de Jésus Christ ressuscité n’est pas un objet à observer sur lequel on pourrait procéder à des vérifications. Il est une réalité existentielle. On l’expérimente en faisant corps avec les autres.