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Le servir et servir à… Un peu de modestie, à défaut d’humilité, pour
avouer que nous ne servons pas à grand-chose.
Parler de « nous », déjà, est bien embarrassant.
Si le prêtre doit faire quelque chose, ce n’est pas
parler de lui, mais parler de Dieu. Et aussitôt que
nous parlons de nous, il faut soupçonner que
nous dévions. Nous essayons de justifier notre
existence. Nous démontrons (ce qui bien sûr est
vrai) que Jésus a voulu passer par des intermédiaires
pour que sa parole aille au bout du monde,
pour que son corps et son sang soient perpétuellement
donnés à tous etc. Mais ce disant, que
faisons-nous, sinon nous désintéresser de nousmêmes Nous servons peut-être à quelque « chose »
(insupportable « chose » !) dans la mesure où
nous le servons lui. Mais le servir, parler de lui,
attirer l’attention sur lui, cela ne peut se faire
qu’en détournant l’attention de nous, en désintéressant
de nous, et en nous désintéressant
de nous. Le prêtre — le « presbytre », « l’ancien Il y a sans doute des circonstances où parler de soi. Peut-on toutefois le faire autrement que du bout des lèvres ? Il y a des circonstances, surtout, où le prêtre agit en représentant solennel du Christ, lorsqu’il pardonne les péchés ou consacre le pain et le vin. Le représentant, toutefois, n’est qu’un représentant. Lorsque le prêtre préside l’eucharistie, il prononce des mots. Mais que « fait »-il ? Encore une fois, il n’est que celui par lequel le Christ passe. Le prêtre réussi doit être un prêtre transparent. |
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