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Parole donnée, paroles données La Parole de Dieu nous est donnée. Donnée une fois pour toutes. Jamais Dieu ne nous la reprendra. Sous sa forme matérielle " l'Écriture Sainte ", nous la conservons dans nos bibliothèques, la proclamons dans nos liturgies : bref, puisqu'elle nous a été donnée, elle est bien à nous. Cela vaut de nos paroles. Paroles, et non pas menus propos ou actes de communication élémentaires (indiquer l'heureà qui me le demande…) Paroles : c'est à dire, avant tout, engagement. La parole est rare. Parler, au sens riche du terme, revient à donner ce que j'ai de mieux à dire. Celui à qui nous parlons, parce que nous parlons et ne bavardons pas, est toujours notre prochain, celui qui mérite que nous lui confions des mots qui ont du poids. Nous perdons beaucoup de temps à bavarder, hélas il faut donc apprendre à parler, ce qui suppose que nous apprenions à nous taire afin de ne pas dire sans parler… Toute parole est donnée. Il y a plus : toute parole nous lie. Le mensonge n'est pas une parole, parce que son but n'est pas d'établir une relation de confiance intelligente avec mon prochain, mais de me dissimuler alors que lorsque je parle, je ne dis rien dans « me dire », sans me révéler moi-même. Et c'est bien là la merveille. Dieu parle, et sa parole est parole d'alliance. L'alliance est grosse de promesses. Son histoire assurément est compliquée : Dieu tient parole, la réciproque n'est pas toujours vraie de son peuple. Il reste que nous pouvons tenir parole. D'une part, accepter les paroles et les promesses de Dieu et tenir nos propres paroles, engagements du baptême, de la confirmation, du mariage, de l'ordination. D'autre part, imiter Dieu (nous sommes créés à son image !). Peut-être celui qui tient parole, jusqu'au bout (« je te promets et je le ferai »), fait-il plus qu'un homme livré à lui-même ne peut faire. Peut-être et surtout parce que là où nous tenons parole, nous ne sommes pas loin du Royaume de Dieu. |