Samuel
Liégeon
Lorgue
: une passion née dans lenfance
Depuis
quelques mois, Samuel Liégeon partage, un mois sur deux avec
Denis Matthieu Chiquet, la tribune du grand orgue de Saint-Pierre-de-Chaillot.
Premiers prix de piano, dorgue en improvisation, harmonie, contrepoint,
fugue au conservatoire
: à 24 ans, sa vie et sa carrière
dorganiste et de musicien sont déjà bien remplies.
Je
suis né à Besançon. Jai commencé à
étudier le piano vers lâge de 7 ans, raconte Samuel
Liégeon. Dès 5 ans, jétais servant de messe.
Jai été très vite fasciné par lorgue
que jai découvert dans la liturgie. Jétais
fortement impressionné par cette musique qui accompagnait les
grandes cérémonies religieuses». Samuel poursuit
ses études musicales au conservatoire de Besançon. Il
remporte un premier prix en piano et orgue à 18 ans. Il avait
commencé à jouer véritablement de lorgue
dans les offices religieux vers 10 ans dans le petit village dEchenoz-la-Méline
en Haute-Saône. A 19 ans, il devient organiste à Sainte-Madeleine
à Besançon, lune des plus grandes églises
de Franche-Comté. « A ce moment-là je travaillais
de temps en temps pour le diocèse : ordinations, rassemblements
religieux » se souvient-il. Et à 20 ans Samuel vient étudier
la musique à Paris. Actuellement il étudie encore au Conservatoire
national supérieur de Musique de Paris où il se consacre
principalement à limprovisation au piano et à lorgue,
discipline dans laquelle il remporte le Concours international dImprovisation
à lorgue de Strasbourg. « Avec la chance davoir
de très grands maîtres tels que Thierry Escaich, P. Pincemaille,
P.Lefebvre et aussi Z.F. Zygel », reconnaît-t-il.
«
Jaime bien penser que la musique que je compose est
ma prière qui sexprime par des notes
»
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Improviser
: lart de lorganiste
Samuel Liégeon se dit un organiste très heureux à
Chaillot : « Cest une très grande joie pour moi de
jouer ici. Lorgue y est très adapté à limprovisation
et à la musique contemporaine mais aussi à lensemble
du répertoire. Cela me permet aussi de mettre en pratique lenseignement
que je reçois par ailleurs. » Véritable passion
pour lui, née dune vraie vocation, Samuel rappelle le rôle
de lorganiste : « Jai découvert limprovisation
durant les offices. Il sagit là dune grande tradition
musicale française où lon demande à lorganiste
dimproviser tout en se fondant discrètement dans la liturgie.
Il doit commenter musicalement les textes liturgiques, les prières.
En fonction de ceux-ci il improvise. » Il faut évidemment,
pour y parvenir, connaître parfaitement la liturgie : «
LEglise est un milieu dans lequel je baigne depuis mon plus jeune
âge, avoue-t-il. Il est important pour un organiste den
être imprégné. On doit croire à ce quon
fait. Jaime bien penser que la musique que je compose est ma
prière qui sexprime par des notes. On peut faire une illustration
sonore de la Parole par la musique ». Et Samuel de rappeler que
cest ce quont fait tous les grands maîtres de la musique
au service de lEglise dans le passé. Tel Jean-Sébastien
Bach qui composait en majorité pour le culte : « Cest
une musique pour Dieu, rappelle Samuel. Ainsi les Chorals, les Passions,
les Cantates, composés par Bach pour les différents temps
de lannée liturgique sont un modèle dhumilité
et de génie. » Une carrière prometteuse «
Laccompagnement par lorgue des offices religieux est pour
moi une source dinspiration infinie, confie Samuel. Cest
une offrande à Dieu. Ce sont pour moi les plus beaux moments
de ma vie de musicien. Quelque chose dassez exceptionnel sy
passe qui est de lordre du divin. » Et dajouter :
« Grâce à lEglise et à la pratique de
la musique dans lEglise jai pu commencer une autre carrière
: vers lenseignement et le concert. Je voudrais en effet enseigner
limprovisation à lorgue et au piano. Je me prépare
par ailleurs à la direction dun conservatoire de musique.
»
Dores et
déjà Samuel Liégeon donne de nombreux concerts
au piano et à lorgue en France et à létranger
où limprovisation tient une grande place. La carrière
de Samuel Liégeon ne fait que commencer. Son talent est déjà
grand et prometteur. Nous avons une très grande chance de lapprécier
à Saint- Pierre-de-Chaillot où il na quun
seul regret : « Etant donné lemplacement de lorgue,
je suis isolé et jai très peu de contacts avec les
paroissiens. Cest le revers de la médaille : tout le monde
nous entend mais bien souvent personne ne nous connaît... »